La comédie Boomerang de Nicole Borgeat, miroir d’une Suisse multiculturelle
Se retrouver dans le corps d’un autre ? C’est le point de départ étonnant de la nouvelle fiction romande réalisée par Nicole Borgeat et co-écrite avec Jacqueline Surchat. Co-produite par la RTS avec Alva Film (Genève) et Need Productions (Bruxelles), Boomerang est une comédie joyeuse sur l’identité et l’intégration. Ou lorsque deux personnages que tout oppose sont forcés de vivre la vie de l’autre et de se confronter à leurs préjugés. Un téléfilm de 90 minutes, en compétition pour le Prix du public des Journées de Soleure, à découvrir mercredi 7 février à 20h10 sur RTS Un.
Tourné l’été dernier dans le canton de Fribourg, Boomerang dresse le portrait d’une Suisse multiculturelle où les citoyens se côtoient sans vraiment se connaître. Pour questionner ce vivre ensemble, les scénaristes Nicole Borgeat et Jacqueline Surchat ont imaginé un body swap, un changement de corps, dont les doubles rôles sont brillamment tenus par les comédiens Marlène Saldana et Guillaume Kerbusch.
Alors qu’il vient d’être choisi par son parti pour une élection cruciale, un jeune politicien ambitieux aux idées xénophobes se réveille dans la peau de sa femme de ménage, une demandeuse d’asile kurde, musulmane et voilée, qui elle, se réveille dans sa peau à lui. Comment dépasser leurs préjugés respectifs pour ne pas tout perdre ?
Deux êtres coincés, malgré eux, dans la peau de l’autre, troquant pêle-mêle famille, culture, langue, sexe, genre et domicile, sans savoir combien de temps durera cette expérience étrange. C’est avec humour et sensibilité que la réalisatrice Nicole Borgeat met en scène ce duo antinomique. Théo et Berivan, deux personnages à la fois ancrés dans leurs certitudes et pleins de contradictions, dont l’inversion des corps va bouleverser profondément leur regard sur l’autre.
Des procédures d’asile au fonctionnement d’un parti politique, Boomerang aborde avec légèreté et singularité des thématiques qui ont plutôt pour habitude de déchaîner les passions. Une fiction touchante pour s’immerger dans des vies originales, l’occasion d’égratigner avec le sourire certaines incohérences individuelles ou culturelles de notre pays.